Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de Fulvio à la sortie de l’école. De petits hôtels en aires d’autoroute, père et fille sillonnent l’Italie. Ils errent, écoutent la radio, jouent. Ilaria apprend à conduire et à mentir. Elle découvre Milan, Trieste, l’internat à Rome, puis une vie paysanne et solaire en Sicile. L’enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, fume trop, il est un « guépard nerveux » dans un nuage de nicotine. Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l’intérieur et sans jugement l’écroulement d’une petite fille qui doit accomplir seule l’apprentissage de la vie. Comme dans ses deux romans précédents, les phrases de Gabriella Zalapì sont courtes. L’autrice vise la simplicité ; tout sauf le sentimentalisme lorsqu’elle évoque un père pris à son propre piège et une enfant coincée par des loyautés contradictoires. Elle prend le parti d’écrire versant lumière.

Lectrice : Nathalie Vinot
Animateur : Brice Torrecillas