Grande invitée du Marathon des mots 2023, Deborah Levy a littéralement conquis le public toulousain. Prix Femina Étranger 2020 pour Le coût de la vie, l’autrice britannique est devenue écrivaine en lisant Marguerite Duras et Virginia Woolf. En flirtant, sensuelle, avec les mots, qui nous conduisent parfois dans des lieux qu’on ne veut pas revoir. Et la liberté n’est jamais gratuite et quiconque a dû se battre pour être libre en connaît le coût. Marguerite Duras nous dit qu’une écrivaine doit être plus forte que ce qu’elle écrit. Deborah Levy a offert en partage cette expérience lors de ses différentes rencontres à Toulouse. Dramaturge, poétesse et romancière anglaise, elle est l’autrice de trois romans remarqués, qui constituent un vaste projet autobiographique qu’elle nomme living autobiography, dont Lolita Chammah a lu des extraits à la Chapelle des Carmélites.
(...)subdirectory_arrow_rightAvec Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple, Didier Eribon reprend, après la mort de sa mère, le travail d’exploration personnelle, sociologique, théorique qu’il avait entrepris dix ans plus tôt dans Retour à Reims après le décès de son père. Il évoque le déclin de sa mère, ce qui l’amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, mais aussi sur les conditions de l’accueil des personnes âgées dans des structures sous-financées et dégradées. Didier Eribon reparcourt également la vie de sa mère, et notamment les périodes où elle était ouvrière puis retraitée. En imbriquant les questions qui ont trait aux classes sociales, au genre, à l’âge, à la sexualité (des personnes âgées), à la race..., il brosse le portrait sociologique d’une femme du peuple, et restitue tout un pan de l’histoire sociale et politique française. (...)subdirectory_arrow_right
On ne compte plus les venues de Laurent Gaudé au Marathon des mots, dont il est l’un des grands fidèles. Et c’est à chacun de ses romans un plaisir de le recevoir et de le voir partager sa lecture du monde avec le public. Il vient de publier Chien 51 qui se fait l’écho de notre monde inquiétant, à la fois menaçant et menacé. Jacques Bonnaffé en a donné des extraits lors d’une lecture mémorable au Sénéchal.
Après avoir lu Attaquer la terre et le soleil, Laurent Gaudé a voulu rencontrer son auteur Mathieu Belezi, récemment lauréat du prix du livre Inter, à l’occasion du festival. Tous deux ont une grande curiosité pour l’histoire de la Méditerranée et leur rencontre, placée sous le signe de l’imagination et de l’Algérie, fut chaleureuse et inspirante pour toutes et tous.
Brigitte Giraud est une fidèle du Marathon des mots. Elle y a présenté ses romans, proposé des créations originales dont un très bel hommage à Rachid Taha. Et ce fut un grand bonheur de la retrouver aux côtés de la comédienne Judith Henry, auréolée du prix Goncourt 2022 pour Vivre vite ! En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l’accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s’étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu’à produire l’inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l’enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.
(...)subdirectory_arrow_rightC’est notamment en compagnie de Frédéric Boyer, de Mathieu Lindon et d’une dizaine d’auteurs et d’autrices des éditions P.O.L que le Marathon des mots et la librairie Ombres blanches ont salué 40 ans de publications. Une maison rare : littéraire, moderne, audacieuse et diablement vivante, qui depuis 1983, fait palpiter le cœur de la littérature et de la poésie française, de Georges Pérec à Marguerite Duras, de Serge Daney à Leslie Kaplan, d’Emmanuel Carrère à Santiago Amigorena… Les éditions P.O.L, fondées par Paul Otchakovsky-Laurens, aujourd’hui dirigées par Frédéric Boyer, ont souvent vu leurs auteurs invités au Marathon des mots. Cette année, toujours à notre manière, le festival a feuilleté avec Nathalie Azoulai, Emmanuelle Bayamack-Tam, Mathieu Bermann, Matia Filice, Célia Houdart, Nathalie Leger, Mathieu Lindon, Jean Rolin, Bertrand Schefer, Francis Tabouret, Martin Winckler, Julie Wolkenstein, les pages d’un catalogue littéraire comme nul autre.
(...)subdirectory_arrow_rightLa poésie était à l’honneur de cette 19e édition du Marathon des mots — et c’est peu dire que les festivaliers ont fait la fête à ce genre littéraire qui trouve aujourd’hui nouvel écho auprès des lecteurs. Performance de Simon Johannin et Jardin en ouverture du festival, « Aftersun – nuit de la poésie », présentée à guichets fermés avec une distribution exceptionnelle (Théo Cormier, Elias Dris, Thomas Gonzalez, Deborah Levy, Nathalie Azoulai, Pol Guasch, Laura Vazquez, Eileen Myles, Warren Ellis), rencontre avec Xavier Donzelli autour du poème « Liberté » de Paul Eluard : cette édition aura montré à quel point la poésie est vivante, se renouvelle et peut fédérer un large public !
(...)subdirectory_arrow_rightApplaudir et encore applaudir le talent des écrivains et des artistes, venus de tous horizons. Le Marathon des mots est un festival de création littéraire. À Toulouse, dans sa métropole et en région Occitanie, la littérature se mêle à toutes les autres disciplines artistiques. Sur les scènes des théâtres et des médiathèques s’inventent de petites formes littéraires qui aiguisent la curiosité et l’appétit du public, ouvrent de nouvelles perspectives aux auteurs et artistes. La création est partout, favorisée par les bourses de création décernées par Toulouse Métropole, qui ont permis cette année à Baptiste Beaulieu, Jimmy Boury et la céramiste Julie Chareunphol de créer Le premier lieu, spectacle présenté au Pavillon Blanc Henri Molina à Colomiers et au Théâtre Sorano ; au comédien Teddy Bogaert et au musicien Maxime Denis de rendre un hommage émouvant à Hervé Guibert en partant sur ses traces sur l’Île d’Elbe. Deux créations joués devant des salles combles et un public, heureux de découvrir de jeunes et talentueux artistes !
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